Un petit garçon atteint de rougeole doit garder le lit tandis que sa grande sœur et son amie révisent leurs examens ; par un jour de pluie, des enfants venus d’on ne sait où viennent s’abriter dans une bibliothèque ; une jeune fille, accusée à tort par son professeur, doit nettoyer la salle de sciences naturelles…
Huit petites histoires a priori anodines sont ici réunies, décrivant avec une infinie délicatesse les émois de jeunes adolescents à l’aube de leur découverte de la sexualité. Les intrigues se déroulent presque toujours l’été, évoquant la nostalgie de l’enfance, les souvenirs de vacances dans la campagne japonaise.
Dans un style proche de Yoshiharu Tsuge, Kazu Yuzuki dessine des héroïnes au corps empreint d’érotisme qui rappellent aussi parfois les dessins de Kazuichi Hanawa.
Dans ce roman graphique littéraire aux accents cinématographiques qui ne sont pas sans rappeler les films de Mikio Naruse ou de Shohei Imamura, Kazu Yuzuki nous dévoile un Japon rural et ses habitants, chez qui se mêlent des sentiments diffus teintés de nostalgie. L’éveil à la sexualité et la perte de l’innocence des jeunes filles en fleurs nous rappelle leur passage immuable à l’âge adulte, si poétiquement représenté par l’Ophélie chrysalide de la couverture.